Journées portes ouvertes Astredhor Loire-Bretagne : des solutions alternatives pour des itinéraires techniques innovants
Les journées portes ouvertes d’Astredhor Loire-Bretagne en septembre dernier ont permis de travailler, entre autres, sur l’équilibre des sols et la stimulation de la croissance.
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Les essais présentés durant les portes ouvertes annuelles d’Astredhor Loire-Bretagne, à la station des Ponts-de-Cé (49), les 18 et 19 septembre derniers, ambitionnent d’équilibrer le sol, de stimuler la croissance des végétaux et de combattre les ravageurs. Le changement climatique est omniprésent en filigrane. Des réflexions transférées d’autres filières font surface, comme la faim d’azote.
Des expérimentations en gradient continu : une première
Aux Ponts-de-Cé, plusieurs parcours expérimentaux utilisent, en première nationale pour Astredhor, le dispositif en gradient continu*. Il est apprécié pour sa polyvalence grâce à la collecte, en parallèle, d’un plus grand nombre d’informations qu’un dispositif classique.
La méthode teste, en un seul déroulement d’expérience, une multitude de conditions : lumineuse, hydrique, fertilisante, dose de produit ou de biostimulant, etc. L’économie spatiale et temporelle est évidente. Chaque plante étant une répétition, il faut s’assurer d’avoir suffisamment de plantes par condition, par exemple pour quatre régimes hydriques. Toutefois, le temps nécessaire pour la mise en place et l’analyse ainsi que la masse considérable de données à traiter constituent des inconvénients.
Réduire la température du sol et des pots sur plateforme
La station Astredhor angevine poursuit ses essais dans le cadre du projet régional ClimatVeg.
Elle les aborde sous trois angles :
- pour refroidir le sol, une bâche blanche est plus performante mais aussi plus chère qu’une bâche noire. De plus, cette couleur ne conviendrait pas pour tous les végétaux. Inconvénients supplémentaires : l’impact de la forte luminosité pour le personnel et l’installation permanente durant toute la saison ;
- les toiles d’ombrage colorées sur arceaux au niveau des plantes sont suggérées en solution épisodique durant les pics de chaleur, ainsi que pour réduire l’intensité lumineuse. Une modification de l’architecture des plantes variable selon la couleur a été confirmée sur Griselinia, plante-test en 2024, car sensible à la chaleur. Elle a été la plus poussante sous la toile verte et ses feuilles ont été plus foncées sous la toile bleue ;
- la toile d’ombrage bleue – en fait un filet d’échafaudage Supratex 150 g/m2 d'Alphatex, à Maulévrier-Sainte-Gertrude (76) – a été posée en 2024 sur abri pour différents végétaux d’ornement et plants de légumes. Un effet inattendu : l’impact potentiellement négatif sur les maladies en raison du taux d’hygrométrie. Une demande a été remontée au fabricant pour étendre le Supratex à un usage agricole et prévoir un traitement anti-UV.
Autofertilité des sols
La faim d’azote (élément nutritif essentiel à la croissance des plantes) est au cœur de la réflexion sur la fertilité des sols. Au vu de la remise en question de la fertilisation azotée, des techniques de permaculture (paillage) ou de sol vivant, déjà expérimentées en maraîchage, montrent des bonnes fertilités sans apport d’engrais industriels. En cas de faim d’azote, les unités manquantes proviennent de la vie du sol via des bactéries diazotrophes libres dans le sol.
La station Astredhor angevine a obtenu, en pépinière de pommier, des résultats très prometteurs dans des essais comparant un binage classique avec apport d’azote et trois modalités sans apport d’azote : du BRF, un couvert végétal et de la paille.
La suite des travaux interrogera sur l’autoproduction de paille en agroforesterie, ainsi que celle de BRF issu des haies ou des tailles de production.
Autre question : l’effet fertilisant sera-t-il pérenne ? Une étude économique plus poussée se révèle aussi indispensable.
Criblage de paillages
Certains paillages fertilisent les plantes au-delà de l’apport d’azote qu’ils contiennent en faisant intervenir des micro-organismes particuliers, les fameux diazotrophes libres. Partant de ce constat, la station a conduit plusieurs essais sur la gestion couplée de la fertilisation et des adventices, dans le cadre du projet Confor financé par la région Pays de la Loire.
L’efficacité contre les adventices et l’effet agronomique sur la croissance ont été testés sur le troène comme plante modèle, avec dix paillages organiques du marché. Certains résultats étonnants interpellent comme l’absence de corrélation entre les efficacités contre les adventices et la croissance.
La suite des essais prévoira un repaillage en cas de dégradation trop rapide et un changement de paillage en cas de mauvais résultat.
Autre évaluation : l’efficacité de six paillages organiques contre les adventices, mais aussi leur effet agronomique sur la croissance des végétaux, ici sur tomates-cerises. Certaines modalités ont été dédoublées, comme les granulés de paille utilisés à la fois en surface et en incorporation, ou encore les granulés de paille et les cosses de sarrasin, avec ou sans complément de Bactériosol.
*Le gradient est utilisé pour la variation dans toutes les directions d'un paramètre de la lithosphère, de l'hydrosphère, de l'atmosphère ou de la biosphère.
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